Le signal du planning : Bingewatching & Doomscrolling

Chaque mois, le planning stratégique vous invite à découvrir un signal faible, une tendance qui caractérise notre époque, telle que l’attention écartelée, et imagine comment les marques pourraient s’y connecter.

Bingewatching 

Les séries ont transformé les soirées de millions de français. Par leur diversité, leur format et leur structure, les heures de visionnage s’accumulent. 76h pour How I Met, 71h pour Games of Thrones… les saisons sont dévorées en rafale. Elles sont “binwatchées”.
Les séries se sont ainsi imposées dans la pop culture. Elles sont aujourd’hui au cœur de la création cinématographique, des débats de passionnés et de détournements publicitaires. 

Doomscrolling 

TikTok, Reels, Shorts, peu importe la plateforme, les vidéos courtes sont partout. Par leur dynamisme et leur concision, ces contenus sont eux aussi, consommé en rafale.
Parmi eux, les images de guerre, de violences ou des désastres écologiques sont légion. Les algorithmes enferment alors certains utilisateurs dans une boucle infinie de contenus anxiogènes. Ce doomscrolling a alors de lourdes conséquences sur leur santé mentale et leur vision du monde. 

Qu’est-ce que cela dit de notre époque ? 

• Une expérience morcelée et continue 

Notre attention est aujourd’hui un champ de bataille. Séries et vidéos courtes utilisent donc chacune leurs armes. L’attachement à des personnages et des récits pour le premier. La vitesse et la gravité pour les secondes.
Mais par leur consommation ininterrompue, le Bingewatching et le Doomscrolling viennent proposer une même forme d’expérience hors du temps, à la fois fragmentée et continue. 

• Une quête de cohérence 

Bingewatching et doomscrolling témoignent d’un besoin profond d’évasion de la réalité dans une époque marquée par l’incertitude. L’un propose de mettre à distance le réel et de se plonger dans une fiction (plus ou moins avouons-le) cohérente. 
L’autre apporte une lecture cohérente du chaos actuel. Il élague le réel pour ne garder que ce qui est cohérent avec les contenus précédents. 

• Remède et poison de l’anxiété 

Bingewatching et doomscrolling sont toute deux des pratiques excessives, des versions extrêmes de ce que nous vivons tous. Aussi artistique ou informative soit-elle, cette surinformation génère de l’anxiété. Mais elles offrent également un sentiment de contrôle face à l’imprévisibilité de notre époque et comblent un vide existentiel de nos vies modernes. 

Comment les marques peuvent-elles se connecter à ce signal ? 

• Vers de nouvelles narrations 

Les marques connaissent mieux que personne la valeur de l’attention. Elles ont su très tôt, créer des formats courts et impactants cohérents dans le cadre d’une saga.
Alors que les pratiques tendent de visionnage vers des temps très courts ou très longs, elles doivent imaginer de nouvelles narrations plus adaptées et plus saines.