Le signal du planning : Behind the scene & Build in public
11 Avr 2024 • 3 min de lecture
Thomas Bosque, planneur stratégique à l’agence vous invite à explorer une tendance marquante de notre temps : la fin du secret dans le processus créatif. Découvrez comment créateurs et marques se rapprochent de leur public en partageant ouvertement leurs coulisses !
Behind the scene
La création a longtemps été cachée au grand public. Seuls quelques initiés avaient accès aux coulisses, aux backstages ou aux ateliers. Cette culture du secret fut à l’origine de nombreux mythes et fantasmes.
Aujourd’hui, les créateurs changent la donne. Ils dévoilent leur processus créatif, leurs doutes et leurs échecs. Mieux, ils les mettent en scène, les content (drôle d’homonyme), et parfois les monétisent sous forme de contenus exclusifs, de podcasts ou de documentaires événements.
Build in public
Mais les coulisses de la création ne sont pas seulement racontées apostériori. Elles sont vécues en temps réel. Sur Instagram, Twitch ou YouTube, les créateurs (et pas seulement de contenus) du monde entier font vivre leur processus de travail à leurs publics.
Les albums, tableaux ou projets d’entreprise prennent vie en direct, sans filtre et sans filet. Les créateurs sont encouragés, inspirés et parfois orientés par leur communauté. Au point que les frontières entre créateur et public s’effacent.
Qu’est-ce que cela dit de notre époque ?
Une recherche d’authenticité
Bien qu’elles soient en partie romancées et mises en scène, les démarches « Behind The Scene » et « Build In Public » répondent à une même attente de relations vraies. En détruisant le mythe du génie solitaire et inspiré, elles instaurent un lien de proximité avec leur public.
Le créateur devient accessible, son travail compréhensible, y compris à ceux éloignés culturellement de cette pratique. Les « insiders » ou « gatekeepers » qui en détenaient hier les clés tendent ainsi à disparaitre. Et chacun peut vivre un stage d’observation express.
Une attente d’expérience communautaire
BTS et BIP (maintenant qu’on les connait bien, on peut les appeler par leur petit nom) renversent également le rapport à la consommation. Les publics ne sont plus passifs. Ils vivent l’acte de création non pas par voyeurisme ou moyen d’avoir un accès anticipé au résultat final.
C’est l‘expérience de conception en elle-même qui a toute sa valeur. Celle-ci dépasse même parfois la réalisation finale. Car, au-delà d’être authentique, ces moments de créations créent un sentiment d’appartenance à un groupe et un projet.
Vers de nouvelles formes de narration
L’approche « Build In Public » transforme ainsi notre manière d’interagir avec la création en elle-même. Elle initie de nouvelles opportunités de co-narration. À l’instar des jeux de rôles en ligne, passés d’étranges passions geek à passe-temps populaire, les récits à plusieurs voix ont un potentiel sans limites.
Ainsi, si le rideau de la création tombe, c’est tout un monde de possibilités qui s’ouvre, tant pour les créateurs que pour leur audience. Mais d’ailleurs, demain, cette distinction aura-t-elle encore un sens ?
Comment les marques peuvent se connecter à ce signal ?
Sur les réseaux, les marques révèlent déjà de manière plus ou moins artificielle les « backstages » de la conception de leur produit ou de leur campagne. À ce titre, Decathlon a, une fois encore, eu une longueur d’avance.
Les startupers et porteurs de projets sont quant à eux en avance de phase concernant le « build in public ». À voir quand est-ce que les agences et équipes de communication passeront le cap’ et rendront publics et participatifs leurs brainstormings…